Urgent Appeal

Algérie: Arrestation arbitraire et libération de Kaddour Chouicha, membre de la LADDH à Oran

25-10-2019

L’Observatoire a été informé de sources fiables de l’arrestation arbitraire de M. Kaddour Chouicha, syndicaliste et président de la section d’Oran de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH).

Selon les informations reçues, le 24 octobre 2019, M. Kaddour Chouicha a été arrêté par des hommes en civil lors d’un rassemblement en soutien aux détenus politiques organisé devant le Tribunal d’Oran. Emmené dans un véhicule banalisé, il a été emmené à la brigade mobile de la police judiciaire du quartier Dar El Bida, à Oran. Le 24 octobre au soir, M. Kaddour Chouicha s’est vu confisquer son téléphone et a été relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

L’Observatoire rappelle que l’arrestation de M. Kaddour Chouicha intervient dans un contexte de répression généralisée des manifestants et défenseurs des droits humains en Algérie. Les manifestants du Hirak [1] subissent, depuis septembre 2019, une vague de répression et d’arrestations arbitraires sans précédent [2]. Plusieurs membres du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), dont MM. Hakim Addad, son fondateur, Abdelouahab Fersaoui, son président, Massinissa Aissous, Djalal Mokrani, Ahmed Bouider, Kamel Ouldouali, Karim Boutata, Ahcene Kadi, Wafi Tigrine et Khireddine Medjani, sont toujours détenus depuis mi-septembre et font l’objet d’accusations d’atteinte à l’unité ou l’intégrité nationales. D’autres, comme MM. Samir Belarbi, Karim Tabbou, et le journaliste Fodil Boumala, sont également toujours détenus et font face à des poursuites pour leur implication dans les manifestations pacifiques.

L’Observatoire exprime ses plus vives inquiétudes quant à l’arrestation arbitraire de M. Kaddour Chouicha, qui ne semble viser qu’à sanctionner ses activités pacifiques et légitimes de défense des droits humains. L’Observatoire se réjouit de la libération de M. Kaddour Chouicha mais appelle les autorités algériennes à libérer immédiatement et de façon inconditionnelle, ainsi qu’à cesser tout acte de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, contre l’ensemble des défenseurs des droits humains en Algérie.

[1] Le Hirak désigne une série de manifestations sporadiques qui ont lieu depuis le 16 février 2019 en Algérie pour protester dans un premier temps contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, puis contre son projet de se maintenir au pouvoir à l’issue de son quatrième mandat dans le cadre d’une transition et de la mise en œuvre de réformes.
[2] Voir le communiqué de presse de l’Observatoire du 9 octobre 2019 : « https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/repression-generalisee-du-mouvement-de-protestation-en-algerie-les

Scroll to Top