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RDC : Désillusion et inquiétude pour les défenseur·es des droits humains et la société civile

02-09-2024

Suite à l’accession à un second mandat du président Félix Tshisekedi fin décembre 2023 et malgré les promesses faites depuis le début de sa présidence en 2019, la situation des défenseur·es des droits humains et de la société civile en RDC ne cesse de se dégrader. Le rapport que l’Observatoire (FIDH-OMCT), avec plusieurs organisations congolaises, publie aujourd’hui, dresse un état des lieux édifiant de la situation. Il recommande aussi plusieurs solutions qui permettraient à la RDC de sortir enfin de l’ornière. L’espace civique doit s’ouvrir, la protection de l’ensemble des acteur·ices de la société civile doit être garantie.

Paris-Genève-Kinshasa, le 27 août 2024 – Répression de manifestations pacifiques, arrestations de défenseur·es des droits humains, annonce de la levée du moratoire sur la peine de mort, persistance du conflit à l’Est… Le début de l’année 2024, qui marque le début du second mandat du président Félix Tshisekedi, est empreint d’une multitude d’atteintes significatives aux droits humains et aux libertés fondamentales, dont le rapport publié aujourd’hui par l’Observatoire (FIDH-OMCT), le Groupe Lotus, la Ligue des électeurs, l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO) et l’Alliance pour l’universalité des droits fondamentaux (AUDF) fait notamment état. En effet, le rapport démontre que, dans la continuité des régimes précédents, les autorités congolaises mais aussi les acteurs non étatiques continuent à cibler les défenseur·es des droits humains, y compris celles et ceux qui défendent l’environnement et les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, les activistes des mouvements citoyens, les journalistes ou les avocat·es dans le but de réduire au silence toute voix discordante.

« La répression des défenseur·es des droits humains n’est en aucun cas une réponse appropriée à la dégradation manifeste du contexte général en RDC,» souligne Alice Mogwe, Présidente de la FIDH. « Ce n’est qu’en garantissant les libertés fondamentales et l’ouverture de l’espace civique que la RDC répondra aux nombreux défis qui empêchent sa population de vivre en sécurité et de s’épanouir. Il est plus que temps que le Président Félix Tshisikedi le comprenne enfin.»

La rapport dresse le constat que, bien que certains efforts aient été faits, notamment avec l’adoption d’une loi sur la protection des défenseur·es en 2023, le cadre juridique et institutionnel et le système judiciaire congolais restent fragiles, favorisent un climat d’impunité généralisée pour les crimes graves commis contre les défenseur·es des droits humain, et ne permettent d’assurer leur protection effective. Au contraire, un large éventail d’outils est utilisé par les autorités congolaises pour intimider et attaquer les défenseur·es, à l’instar de certaines dispositions du Code pénal et du Code du numérique, ou encore la levée du moratoire sur la peine de mort, qui fait peser une menace supplémentaire sur les défenseur·es.

« Les conclusions de ce rapport sont sans appel : les autorités congolaises doivent respecter leurs engagements. Elles ont des obligations régionales et internationales en matière de droits humains et de protection des défenseur·es » a ajouté Gerald Staberock, Secrétaire Général de l’OMCT.

Lire le rapport complet en français et en anglais sur le site de la FIDH, en français et en anglais sur le site de l’OMCT.

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