L’Observatoire a été informé de sources fiables de menaces de mort à l’encontre de M. Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO). Depuis le début de l’année 2019, M. Katende et les membres de l’ASADHO mènent des actions auprès du nouveau pouvoir issu des élections de décembre 2018 en vue d’obtenir la libération de M. Eddy Kapend [1], et que justice soit rendue à M. Floribert Chebeya, président de l’ONG La Voix des sans-voix (VSV) et membre de l’Assemblée générale de l’OMCT, et M. Fidèle Bazana, son assistant, tous deux assassinés le 2 juin 2010 par des représentants de l’État congolais [2].
Selon les informations reçues, les 11, 15 et 18 juin 2019, M. Jean-Claude Katende a reçu des appels téléphoniques, en numéro masqué, provenant de personnes non identifiées, le prévenant que « si [il] n’arrêtait pas [ses] actions en faveur d’Eddy Kapend et contre John Numbi, il serait tué ».
Le premier appel est survenu la veille d’une manifestation organisée par l’ASADHO le 12 juin 2019 pour demander la libération de M. Eddy Kapend et de ses compagnons. Les appels suivants sont survenus après que l’ASADHO a appelé à une nouvelle manifestation le 25 juin, pour demander, en plus de la libération d’Eddy Kapend, la ré-ouverture du dossier de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana et l’arrestation de M. John Numbi [3], haut responsable de l’armée et principal suspect de leur assassinat.
L’Observatoire exprime sa plus vive inquiétude au regard des menaces de mort contre M. Jean-Claude Katende et appelle les autorités congolaises à garantir en toute circonstances son intégrité physique et bien-être psychologique, et à mener immédiatement une enquête impartiale et indépendante sur les faits rapportés.
How You Can Help
Actions requises :
L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités congolaises en leur demandant de :
i. Garantir en toute circonstances l’intégrité physique et le bien-être psychologique de M. Jean-Claude Katende et de tous les défenseurs des droits humains en RDC ;
ii. Mener sans délais une enquête exhaustive, indépendante, effective, rigoureuse, impartiale et transparente quant aux faits décrits ci-dessus, afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial conformément aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme, et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi ;
iii. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement ses articles 1 et 12.2 ;
iv. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par la RDC.