Accéder à la page web recensant les poursuites et le harcèlement judiciaire contre 21 défenseurs des droits humains : https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/algerie-zoom-sur-le-hirak
Paris-Genève – Alors que les manifestations du Hirak n’ont toujours pas repris en raison de la pandémie de Covid-19, l’acharnement judiciaire de la part des autorités algériennes à l’encontre des militants du mouvement de contestation pacifique n’observe pas de trêve. L’Observatoire (FIDH-OMCT) appelle une fois de plus à la fin de cette répression judiciaire généralisée.
Le 10 août 2020, le procès attendu de Khaled Drareni, journaliste, Samir Belarbi, figure emblématique du Hirak, et Slimane Hamitouche, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) s’est soldé par de lourdes condamnations au Tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Si Samir Belarbi et Slimane Hamitouche ont été condamnés à deux ans de prison dont quatre mois de prison ferme et à une amende de 50 000 dinars (environ 330 euros), Khaled Drareni a quant à lui écopé d’une peine de trois ans de prison ferme et 50 000 dinars d’amende (environ 330 euros). Les deux premiers ont pu quitter le tribunal libres, ayant déjà purgé leur peine lors de leur détention préventive du 7 mars au 2 juillet 2020. M. Drareni, emprisonné depuis le 29 mars 2020, est retourné à la prison de Koléa suite à sa condamnation.
Ces dernières semaines, de nombreux autres procès de manifestants du Hirak ont sans cesse été reportés en raison de la pandémie de Covid-19. Le 3 septembre sera une prochaine date importante pour le mouvement du Hirak. À cette date se tiendront les procès des membres du Rassemblement action jeunesse (RAJ) Hakim Addad, Massinissa Aissous, Djalal Mokrani, Ahmed Bouider et Kamel Ouldouali, le procès de Khireddine Medjani, ainsi que les procès en appel de Karim Boutata et Ahcene Kadi (tous deux membres du RAJ). Au mois de septembre, sont également programmés les procès de plusieurs autres militants tels que Wafi Tigrine (le 7 septembre), Karim Tabbou (le 14 septembre), Saïd Boudour (le 15 septembre) ou encore Fodil Boumala (les 17 et 22 septembre).
En amont de ces nouvelles audiences, l’Observatoire appelle les autorités algériennes à cesser le harcèlement judiciaire à l’encontre des militants pacifiques du Hirak, et à libérer immédiatement et inconditionnellement tous les défenseurs des droits humains arbitrairement détenus en Algérie.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’OMCT et la FIDH sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.